Le cloud computing est devenu un pilier stratégique pour les grandes directions des systèmes d’information (DSI) françaises.
Face à l’explosion des besoins en agilité, en sécurité et en innovation, deux géants dominent le marché : Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure.
Mais dans le contexte spécifique des grandes entreprises françaises, lequel de ces deux leaders s’impose réellement ?
Analyse.
🌍 Une domination mondiale partagée
Sur le plan mondial, AWS reste en tête avec une part de marché avoisinant les 30 %, suivi par Azure avec environ 25 %. En France, cependant, le rapport de force est plus nuancé, influencé par des facteurs locaux : préférence pour les éditeurs historiques, impératifs de souveraineté, ou encore dynamiques de partenariats.
🔷Azure : un ancrage fort dans le tissu économique français
Microsoft bénéficie d’une implantation historique dans les grandes entreprises françaises grâce à ses logiciels bureautiques et serveurs Windows. Cette proximité facilite l’adoption d’Azure, notamment via des offres hybrides intégrant les infrastructures existantes (Active Directory, Office 365, etc.).
De nombreuses grandes DSI françaises voient dans Azure une continuité naturelle de leur stack technologique. L’intégration native avec l’écosystème Microsoft rassure les décideurs, tout comme la conformité aux normes européennes (RGPD) et la localisation des data centers sur le territoire.
🔶 AWS : la puissance de l’innovation et de l’extensibilité
De son côté, AWS séduit les DSI par la richesse de son catalogue de services, notamment en intelligence artificielle, en machine learning, et en big data. AWS est souvent choisi par les entreprises en quête de scalabilité, de performances élevées et de déploiements globaux.
Certaines grandes entreprises françaises – notamment dans les secteurs de la finance, du e-commerce ou de l’industrie – ont fait le choix d’AWS pour des projets cloud-native, des architectures microservices, ou encore des migrations massives de data centers.
☁️Souveraineté et confiance : le critère décisif ?
La question de la souveraineté numérique reste centrale dans le choix du cloud provider. Face à l’extraterritorialité du Cloud Act américain, certaines DSI s’orientent vers des solutions comme Azure France avec ses options « cloud de confiance » développées avec Capgemini et Orange, ou envisagent des alternatives françaises (OVHcloud, Outscale) pour certains usages sensibles.
AWS, bien qu’américain, travaille également à rassurer le marché français à travers des partenariats locaux et la création de régions AWS dans l’Hexagone.
🤝 Vers une cohabitation des clouds
La tendance actuelle dans les grandes DSI françaises est de plus en plus au multi-cloud. Une stratégie qui permet de combiner les avantages d’AWS et d’Azure, tout en évitant les situations de dépendance excessive (vendor lock-in).
Azure est souvent préféré pour les charges de travail liées à l’environnement Microsoft, tandis qu’AWS est choisi pour des projets innovants nécessitant une large panoplie de services techniques.
💡 Conclusion : un match serré, contextuel
Il n’y a pas de vainqueur absolu entre AWS et Azure dans les grandes DSI françaises. Le choix dépend fortement du passif technologique, des exigences de sécurité, des partenariats existants, et de la vision stratégique de chaque entreprise. Si Azure semble avoir une longueur d’avance dans les entreprises historiquement liées à Microsoft, AWS conserve une place de choix dans les projets technologiques de rupture.
L’avenir ? Il est probablement hybride et multi-cloud, avec des DSI de plus en plus agiles, orchestrant les meilleurs services de chaque fournisseur.
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